#CécileBrousté

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par Azra Hadziabdic

 

Cécile Brousté est une graphiste et photographe indépendante…

 

Pourquoi la photographie ?

 De mémoire d’enfant, j’ai toujours été guidé par la forme et la couleur. Je me souviens de mes premières fascinations pour l’impressionnisme, le cubisme ou l’architecture…J’ai commencé la photo aux alentours de 10 ans avec l’instamatic kodak

de mon frère puis j’ai appris les bases de l’argentique et du développement. Je me suis équipée d’un Chinon 24X36 à 3 objectifs,
cela me passionnait mais le résultat ne me satisfaisait pas.

 Il y a souvent eu des photographes sur ma route, j’ai cependant oublié ce désir là sans pour autant arrêté la photo amateur, puis petit

à petit, elle s’est de nouveau imposée à moi comme une évidence. J’ai désormais la sensation qu’elle est inhérente à la vie tout simplement parce qu’elle est l’œil, l’air et la lumière.

 

Du graphisme à la photographie ?

 Guidée par mon instinct d’autodidacte, à 20 ans j’ai  choisi entre mes deux passions, les arts graphiques et la photographie,
et suis devenue graphiste, j’avais le sentiment d’avoir plus à dire dans ce domaine.

 

Envisageant la profondeur en toute chose, j’ai longtemps pensé que l’on ne pouvait être à la fois bon graphiste et bon photographe, cependant à la suite
d’une commande, j’ai commencé à faire intervenir mes photos dans mon travail et oser m’imposer comme photographe.

 

J’ai passé des années à travailler l’épure, la forme et la couleur, tentée de dire le plus avec le moins, embellir le quotidien des gens.
Par dessus tout, je désirais mettre ma création au service de la communication.

 

En photo, j’aime beaucoup travailler en extérieur, je cherche ce que la ville et la nature peuvent me donner, lorsque je décide de faire
une série, je me mets à la recherche du décor qui créera une osmose avec le modèle, afin de raconter une histoire.

Je travaille désormais au numérique et cherche sans cesse à unir mes deux univers.

 

Lors d'une discussion, vous avez dit : "L'image ne nous appartient pas" ?

 Je considère la photo comme une merveilleuse thérapie. Certaines personnes ont peur d’être photographiées or il ne s’agit pas
de se reconnaître ou de se trouver beau ou laid mais de comprendre que les autres voient en nous des choses qui ne nous appartiennent ou qui n’existent pas, ce qui apporte un regard moins sévère sur soi-même et une grande légèreté.

Regarder et être vu ?

 J’ai longtemps pensé que poser n’étais pas une chose pour moi, trop timide, puis j’ai fait la rencontre par hasard de la photographe Marlène Mauboussin
et son studio nomade et cela a été pour moi un révélateur, j’ai été prise comme modèle à l’agence Wanted. Je devais en même temps apprendre à vivre avec la perte
de mes cheveux, J’ai reçu des photos splendides mais parfois extrêmement dures et j’ai alors compris qu’il y avait quelque chose
à donner et à transmettre.
C’était un sauvetage, tout pouvait recommencer = retour à la création.

 Pour moi photographier les autres, c’est les aimer, c’est provoquer l’intimité sur l’instant pour que la magie opère au profit de l’échange.
C’est mettre en confiance avec un regard sincère et généreux. Le résultat est souvent inattendu, comme si la photo avait été prise par quelqu’un d’autre ou que l’appareil photo n’avait jamais existé.

 

Vous montrez la profondeur de l'ordinaire comme l'essence de la vie ?

 J’essaye juste de capter l’infime ordinaire comme la grâce d’un visage ou d’une attitude, triste ou joyeux, comprendre la beauté intérieure, c’est très instinctif,
derrière l’objectif je ressens les vibrations du modèle, cela ne s’explique pas. C’est l’instant qui provoque les choses, une histoire

de sensibilité.